17ᵉ Journée mondiale contre la peine de mort, 10 octobre 2019

Les enfants des condamnés à mort

Une condamnation en héritage
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Coalition mondiale contre la peine de mort
10
oct
2019

Les enfants des condamnés à mort: les faits

Une condamnation à mort a toujours des répercussions sur les proches du condamné. Cette année, la Journée mondiale contre la peine de mort est consacrée à la situation des enfants dont le père ou la mère a été condamné(e) à mort ou exécuté(e). De jeunes êtres qui n’y peuvent rien mais qu’on punit encore, 30 ans après l’adoption de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

Yasin a huit ans. Il habite en France. Son père, Serge Atlaoui, croupit dans le couloir de la mort indonésien depuis 2007. Soudeur de métier, celui-ci était responsable de l’entretien des machines dans une usine indonésienne. Une usine qui ne produisait pas de l’acrylique, comme le croyait Serge, mais de la drogue.

Sabine, la mère de Yasin, n’a pas beaucoup de temps pour jouer: entre son travail, le souci qu’elle se fait pour son mari et sa lutte pour la libération de ce dernier, elle atteint déjà ses limites. Yasin avait six ans lorsqu’elle lui a expliqué qu’elle allait devoir écrire à des gens pour aider son papa afin qu’il retrouve la liberté. L’enfant a déclaré: «Moi aussi, je veux aider.» Et de dicter ces phrases à sa mère: «Mon papa est très gentil. Ça fait très longtemps qu’il est en prison. Quand est-ce qu’il peut rentrer à la maison? Sinon il risque de mourir en prison.» Sabine raconte qu’elle devra bientôt expliquer à Yasin que son papa a été condamné à mort… par un État censé protéger la vie humaine.

Les grands absents des statistiques

Personne ne sait combien il y a de Yasin dans le monde. De ces enfants dont le père, la mère ou même les deux parents attendent leur exécution ou l’ont déjà subie. Selon Amnesty International, au moins 19 336 personnes étaient sous le coup d’une condamnation à mort dans le monde à fin 2018. Or, les données concernant les enfants de ces condamnés sont presque inexistantes. On sait seulement que la plupart d’entre eux sont issus de milieux populaires et/ou de minorités, comme c’est généralement le cas des condamnés à mort. Souvent, qui dit absents des statistiques dit privés de soutien. Pourtant, tous ces enfants ont assurément le droit d’être aidés.

De la stigmatisation à la torture: des violations qui laissent des traces

L’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale, comme le déclarent de nombreuses conventions internationales. La plus importante d’entre elles est sans nul doute la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée en 1989 par l’Assemblée générale des Nations Unies puis ratifiée par tous les pays à l’exception des États-Unis. En ce qui concerne les enfants de condamnés à mort, la réalité est particulièrement éloignée des directives de cette convention: tous les jours, des pays contreviennent à plusieurs de ses dispositions. Les conséquences de ces violations sont tragiques; les traumatismes psychiques et émotionnels, inévitables.

«Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.»
Convention relative aux droits de l’enfant, art. 3.1

Violation du droit d’entretenir des contacts avec ses parents

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 9.3)

Tout enfant a le droit d’entretenir des contacts réguliers avec ses deux parents, même lorsque ceux-ci ne vivent pas ensemble (sauf si cela est contraire à son intérêt)*. Or, les couloirs de la mort se trouvent la plupart du temps dans des prisons de haute sécurité difficilement accessibles, où les possibilités de contact avec les détenus sont particulièrement restreintes. Lorsque les visites sont tout de même possibles, elles sont souvent déplaisantes : un gardien surveille, une vitre (ou le règlement) empêche tout contact physique et un sentiment de honte est toujours présent.

* Dans sa campagne de 2018 pour la Journée des droits de l’homme, l’ACAT-Suisse a montré que ce principe n’était même pas respecté dans notre pays: dans les prisons suisses, les possibilités de contact entre les enfants et leurs parents détenus sont trop rares et inappropriées.

Violation du principe de non-discrimination

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 2)

Un enfant n’est jamais responsable de la condamnation à mort d’un de ses parents. Il est donc inadmissible de le défavoriser sur cette base. Malgré tout, bien des enfants de condamnés à mort, de même que leur famille entière, sont discriminés et stigmatisés au quotidien. Même les larmes sont interdites, car pleurer un condamné à mort est le plus souvent mal vu. En plus de cela, la peine de mort affecte de manière disproportionnée les pauvres et les personnes issues de minorités ethniques et religieuses, comme l’écrit la Représentante spéciale des Nations Unies sur la violence contre les enfants.
Par ailleurs, du fait de la discrimination qui frappe les enfants de condamnés à mort, il est souvent très difficile de trouver des tuteurs pour eux.

Violation du droit à l’information

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 9 et 13)

Le droit à l’information implique que la famille doit être informée du moment et du lieu de l’exécution et/ou de l’endroit où repose la dépouille. Le Bélarus, le Japon, la Mongolie et l’Ouzbékistan donnent particulièrement peu de renseignements sur les exécutions. Parfois, la famille ne sait même pas que son proche a été exécuté.

Violation de l’interdiction de la torture

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 37)

N’avoir aucune information sur un proche peut causer un stress énorme et des craintes terribles. En pareil cas, l’État inflige des souffrances psychiques à des personnes pour les punir d’un fait commis par quelqu’un d’autre. Lorsque l’État intimide et discrimine de la sorte, on est en présence d’une forme de torture*. L’interdiction de la torture est pourtant l’un des principes fondamentaux du droit international. Elle est notamment reprise dans la Convention relative aux droits de l’enfant.

* Selon la définition de la Convention des Nations Unies contre la torture

«Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.»
Article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme

Violation du droit à la santé

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 24)

Un enfant dont les droits sont méprisés de la sorte ne peut aucunement grandir «sainement». En effet, la santé s’entend comme «un état de bien-être physique, mental et social» (selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)).

Violation du droit à l’éducation

(Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, art. 28)

Lorsque des enfants sont exclus de la société et stigmatisés, ils ne peuvent souvent plus aller à l’école. En outre, beaucoup d’enfants de condamnés à mort se trouvent dans une telle détresse émotionnelle qu’il ne leur est plus possible d’apprendre normalement.

Les enfants dans la procédure judiciaire

Chaque phase d’une procédure où la peine de mort est requise constitue pour un enfant une expérience effroyable. L’arrestation d’un parent, souvent violente, peut déjà à elle seule générer de grandes inquiétudes et des envies de vengeance chez l’enfant contraint d’y assister. De plus, les proches de la victime d’un crime s’en prennent parfois aux enfants du suspect.
La plupart du temps, en outre, le procès n’est en rien adapté aux enfants, qui sont encore trop jeunes pour tout comprendre. Le vocabulaire juridique leur manque. Parfois aussi, le procès se déroule dans une autre langue que leur langue maternelle. Il peut même arriver que les enfants soient appelés à témoigner. On n’ose imaginer les doutes et la culpabilité qu’ils ressentiront toute leur vie si leur père ou leur mère est condamné(e) à mort.

Des victimes à sortir de l’ombre

Les enfants de condamnés à mort sont des victimes oubliées, muettes et invisibles de la peine capitale, châtiment indigne et inhumain qui fait aussi des dégâts chez les enfants des victimes de crimes et leurs autres proches. La peine de mort n’adoucit en rien la douleur des familles, contrairement à ce que laisse croire un mythe tenace. Elle les entraîne bien plutôt dans le cercle vicieux de la violence, où l’exécution du coupable est perçue comme la seule mesure légitime. Cette année, pour la Journée mondiale contre la peine de mort, nous voulons attirer l’attention sur la douleur de toutes ces personnes. La Coalition mondiale contre la peine de mort invite à jeter des ponts entre les familles des victimes de crimes et les proches des coupables. Un tel dialogue peut augmenter la compréhension pour les enfants de condamnés à mort et contribuer ainsi à l’amélioration de leur situation.

Des enfants forts pour une société solide

La protection des droits de ces enfants nous concerne tous. En effet, un enfant qui fait l’expérience d’un procès avec peine de mort peut perdre sa confiance en l’État, lequel n’est plus pour lui le garant d’une sécurité, mais une source de rage. Des études montrent que les enfants de condamnés à mort ont davantage tendance à sombrer dans l’alcoolisme, par exemple, et à basculer dans la criminalité que d’autres enfants. Pour reprendre les mots de l’écrivain Frederick Douglass, ancien esclave et opposant à la peine de mort : « Il est plus facile de construire des enfants forts que de réparer des hommes brisés. »

La peine de mort n’est jamais autre chose qu’un châtiment inhumain, pour les condamnés comme pour leurs proches. Elle n’apporte pas la justice, mais des représailles. Elle entraîne de nouvelles injustices et des violations du droit. Aussi, la seule bonne solution est l’abolition complète de la peine de mort dans le monde entier.

Témoignages

Aliaksandra Yakavitskaya, Bélarus

«Un mois après l’exécution, j’ai reçu une lettre, un simple bout de papier, pour me dire que l’exécution avait eu lieu. […] C’est très dur de se rendre compte de ce qui est arrivé parce que les affaires personnelles de mon père [Henadz Yakavitski] ne nous ont pas été retournées. On n’a même pas pu voir son corps. La loi nous interdit de l’enterrer. On ne nous a pas non plus informés de l’endroit où il est enterré. Du coup, j’ai le sentiment qu’il est toujours là, qu’il est vivant, qu’il va bien. […] À ce jour, on se demande encore dans quel cimetière il a été enterré. On peut juste imaginer. Comme nous n’avons pas la possibilité de nous rendre sur sa tombe, on va prier près du caveau familial. Il y a beaucoup de rumeurs sur ce que deviennent les corps des personnes […] exécutées, mais personne ne peut être sûr de rien. L’information est classée secrète. […] C’était compliqué de se remettre du choc en lisant certains commentaires sur Internet à propos de ma fille. Elle n’a que quatre ans et certains disaient qu’elle devrait connaître le même sort que mon père parce qu’elle a les mêmes gènes.»

Source: témoignage recueilli par Fédération internationale pour les droits humains. Interview: Amnesty International

Homan Mousavi

Syed Homan Mousavi, Iran

«Je suis né en prison, la nuit du solstice d’hiver en 1986. Un mois plus tôt, mon père avait été arrêté sur la base de fausses preuves d’accointances avec un groupe de l’opposition qui avait été interdit. Il fut transféré dans la prison d’Adelabad à Shiraz, ma ville, et exécuté […]. Par la suite, ma mère et ma tante furent arrêtées à leur tour. Ma mère accoucha dans la prison d’Adelabad, où j’ai passé les deux premières années de ma vie. En 1988, ma mère fut mise à mort durant une vague d’exécutions de masse de prisonniers politiques qui dura presque 5 mois. Pour le restant de ma vie, l’ombre de l’exécution de mes parents allait planer au-dessus de moi. J’ai été élevé par ma tante après sa sortie de prison. Mon frère et ma sœur [ont été] placés chez d’autres parents et vivaient loin de moi. Mon éducation a été […] marquée par la pauvreté et la négligence. Je n’avais pas la main d’un père sur mon épaule, ni l’affection d’une mère. Je rêvais qu’ils organisent une fête d’anniversaire pour moi, que quelqu’un m’offre un cadeau. Mais ce n’est jamais arrivé.
J’avais 12 ans quand j’ai été convoqué pour la première fois par le ministère des Renseignements à Shiraz. Je n’avais pourtant rien fait de mal pour attirer l’attention des services de sécurité. C’était ma vie au quotidien. Une vie sombre.

Ils ne m’ont pas permis d’étudier à l’université […]. C’était en avril 2010, environ un an après la victoire controversée de Mahmoud Ahmadinejad aux élections présidentielles et le début de nombreuses manifestations dans les rues et de plusieurs milliers d’arrestations. […] Je fus arrêté pour avoir participé aux manifestations du Mouvement Vert et documenté celles-ci. […] J’ai subi tellement de pressions. Finalement, l’interrogatoire déboucha sur mon incarcération dans une cellule de la prison d’Evin, pendant sept mois. J’ai été placé dans la tristement célèbre section 209, où j’ai été torturé et où on me répétait tous les jours que j’allais être exécuté à mon tour “comme mes parents”. J’imaginais qu’ils pouvaient venir à tout moment pour m’emmener à l’échafaud. […]

J’ai été élevé avec la conviction que des innocents peuvent être capturés et exécutés. Mon procès dura à peine 20 minutes, sans avocat. Ma condamnation: trois ans de prison, l’interdiction d’étudier dans toutes les universités d’État, des amendes et 74 coups de fouet. Je n’ai jamais eu le moindre regret d’être descendu dans la rue pour filmer les manifestants, être sûr que le monde entende leur voix. […]»

Source: témoignage recueilli par Abdorrahman Boroumand, Center for Human Rights in Iran et Iran Human Rights

Winnie Ndgago

Winnie Ndago, Ouganda

«[J’ai] dix-huit ans et je viens d’une famille de dix-huit enfants; mon père a été condamné à mort en 2012 […]. La situation s’est aggravée à la maison lorsque des villageois en colère contre la famille ont détruit et volé nos biens. Ils ont même cherché [les] enfants et d’autres membres de la famille pour […] les tuer. Ils ont dit que chaque membre de la famille était un meurtrier à cause de notre père. […] Aucun d’entre nous n’allait plus à l’école parce que notre père était emprisonné. Chaque fois que je voyais d’autres enfants aller à l’école le matin, des larmes coulaient sur mes joues parce que je souhaitais retourner à l’école aussi. […] Je pense que le gouvernement devrait abolir la peine de mort parce que c’est nous, les enfants, qui souffrons et si vous tuez une personne, vous n’avez pas réglé le problème car vous n’avez pas mis en place des mesures pour soutenir les enfants dont un parent est condamné à mort.»

Source: témoignages recueillis par Wells Hope Ministries et Foundation for Human Rights Initiative, FHRI

Chris Brown

Dr. Chris Brown, États-Unis

«Finalement, le 24 avril 2003, mon père a été tué. […] Par la suite, nous avons vu les articles de presse qui rapportaient ce qu’il avait dit, ce qu’il avait mangé, ce qu’il m’avait laissé en héritage. Le moindre détail privé devenait public, prêt à être consommé et commenté par la foule.»

Polo (nom modifié), 28 ans, au couloir de la mort au Texas

«A text about my son … My son […] didn’t come into this world until a few months while i was awaiting trial. When I got arrested I didn’t know that my girlfriend was pregnant with my son. I didn’t find out that she was pregnant until a few days after my arrest… when she came to see me in jail. At first I couldn’t believe it because this kind of news came while I’m in my lowest point in life… in jail waiting trial… and charged with capital murder. Even with the death penalty hovering over me! So at this point I just couldn’t believe that I was going to be a father soon. Truthfully it really didn’t hit me until a few months later when she came to visit me and I seen my son growing inside of her. I was amazed!! I had a smile on my for the first time since I was in jail. Now I knew that I wasn’t just fighting for myself, I was also fighting for my son.

When he was born… a few weeks later i was able to finally meet him behind the glass in jail. That was my most favorite memory in my life […]. He was so small that he couldn’t even open his eyes… he would just yawn A LOT! It was so beautiful… but I got sad not being able to hold, rock, feed, kiss, and just be there loving my son like a father shoud have. Now today he’s turning 6 years old this year, and I still can’t believe how fast the years have gone by. I can say I’m glad that he has a great caring and loving mother raising him, who lets him know that I’m always here fot him. There are so many things that I have missed in his life… […] His first days of school, going to the park teaching him how to play some sports, taking him shopping… and teaching him things that only a father knows.

The things that I do cherish while I’m on death row is seeing him. […] I wish that I could see him everyday, but they only allow one visit a week. […] I want him to understand why I’m here. Until then I just want to develop a bond with him… as he gets older. Those 2 hours that I’m able to talk to him, laugh, and just see him through the glass – those are the best times with him… and it always goes by so quickly. I have to be grateful to even be able to see him… although I would love to hug and hold him… like a father should do. I have lost almost 6 years of that with him and that saddens me!

I would want to tell my son that event though I may not see him everyday, I love and care about him very much. […] On those days that aren’t as good as others, you give me a lot of motivation to not give up. […] We will get through this together! One day I hope that I will be beside you to give you all of the hugs, loving and caring that I have missed all of these years. A person can tell you that they love and care about you… but it really means something when they show you by their actions. I want to show you that I love you son… and I can’t wait to see you soon.»

Extrait d’une lettre à Ines Aubert (www.connectdeathrow.org).

Poème de Christina Tafero

Christina Tafero est la fille de Sonia «Sunny» Jacobs, condamnée à mort en 1976 et acquittée en 1992, et de Jesse Tafero, exécuté en 1990.

Un enfant innocent, un bébé si pur.
Ma vie était une souffrance
contre laquelle aucun remède n’existe.
En un clin d’oeil, ils ont été enlevés,
à partir de ce jour,
ma vie n’a plus jamais été la même.
Des bras réconfortants de ma mère,
J’ai été arrachée et amputée.
Ce bébé que j’étais,
perdu et seul.
Ma mère et mon père ne reviendront
peut-être jamais à la maison …

Mes bras sont ouverts,
Maman s’il te plaît, RESTE,
Papa, JE T’AIME … seras-tu à la
maison aujourd’hui ?
Bientôt mon amour, bientôt …
c’est tout ce que je voulais entendre
mais ces jours-là ne sont arrivés, les
jours sont devenus incertains.
Plus tragiques avec toujours plus
d’absence, voilà ce à quoi j’ai dû
faire face.

Meurtrie et pleine de douleurs …
le visage ruisselant de larmes.
Maman, RENTRE À LA MAISON.
Je ne peux pas mon amour, pas
encore, mais BIENTÔT MON BÉBÉ,
BIENTÔT …
Ça n’était que du bluff.
Car vous n’êtes jamais venus …

J’ai dû errer dans ce jeu de la vie,
avec rien d’autre qu’un chagrin
d’amour et cette lutte.
Quand ils ont assassiné mon père,
mon coeur s’est brisé en deux.
Je voulais mourir … TE RETROUVER.

J’ai essayé,
et je n’ai pas pu,
mais mon courage a gagné.
J’ai été abîmée, moi aussi.
Alors ils m’ont rejetée…
EXACTEMENT … COMME … TOI.

Les années ont passé et je ne verrais
plus ton visage.
Je n’entendrai plus ta douce voix,
je ne ressentirai plus tes étreintes.

Et puis un beau jour, sans prévenir,
Ils m’ont dit que ma mère était LIBRE
ET QU’ELLE ALLAIT ME RETROUVER !!!
MON COEUR s’est rempli de joie
et mes yeux se sont remplis
de larmes.
ENFIN, après toutes ces années.
MA meilleure amie
la moitié de mon coeur.

Nous pouvons construire une
nouvelle vie, prendre un nouveau
départ.
Que la LIBERTÉ résonne au rythme
de mon coeur.
On dit que le temps guérit
sachez mes amis que c’est vrai.

Le pardon et l’amour vous
accompagneront jusqu’au bout.
Malgré les obstacles que l’on
rencontre sur le chemin,
malgré la dureté des pires moments.

La douleur et la colère sont encore
bien réelles.
Peut-être qu’un jour mon âme
sera guérie.

Mais je ne suis pas seule,
nous sommes nombreux à avoir
survécu à ces injustices qui nous
ont été infligées.

NOUS NE SOMMES PAS DES VICTIMES
NOUS NE SOMMES PAS FAIBLES
NOUS sommes FORTS
avec une voix pour parler.
Partager nos histoires,
Partager notre douleur.
Comme avec ces mots aujourd’hui.

Christina Tafero a écrit ce poème à l’occasion du 7e Congrès mondial contre la peine de mort, Bruxelles 2019.

Plus d'infos

Fact sheet 2019, page de garde

Matériel de campagne de la Coalition mondiale

Témoignages et fiche d'info détaillée sur le même sujet, publiées par la Coalition mondiale contre la peine de mort (PDF)

Le dossier et les photos (sauf indication contraire) sont basés sur la campagne «17e Journée mondiale contre la peine de mort. Les enfants: victimes invisibles de la peine de mort». Cette campagne a été lancée en 2019 par la Coalition mondiale contre la peine de mort.